BIOGRAPHIE
Antoine RIGAL
Né à Domfront, en France, le 11 juin 1966.
Antoine Rigal passe une enfance plutôt heureuse dans une grande maison familiale où l’entourent une sœur aînée, sa mère, une grand-mère qui le gâte, et un père anarchiste, fonctionnaire aux impôts, auquel il devra les rudiments de sa culture artistique. Des heures passées à l’école, il se rappelle surtout son envie permanente de dessiner. À dix ans, la séparation brutale de ses parents l’oblige à partir vivre en Mayenne avec sa mère et sa sœur, une époque dont il garde un très mauvais souvenir. En échec scolaire, ayant terminé sa 3e sans obtenir le Brevet d’études du premier cycle, il est orienté alors en Lycée Professionnel, dans la section chaudronnerie. Il devient « punk » et part deux mois et demi à Amsterdam en 1986, pour y partager la vie des squatteurs.
Antoine Rigal a commencé à peindre en 1988, après un jugement pour coups et blessures au cours duquel il avait réalisé le portrait de son juge. Sa première exposition a lieu en juillet de la même année et il rencontre des artistes tels que Stani Nitkowski, Louis Chabaud, et Alain Lacoste.
Peintre, poète et musicien, d’une sensibilité nerveuse mêlant l’humour à l’amertume, Antoine Rigal est l’auteur de dessins, bas-reliefs et triptyques peints, d’un caractère très narratif proche d’une certaine bande dessinée. Assorties d’inscriptions fortes et laconiques, comme les paroles d’une chanson (lui-même se fait à l’occasion parolier pour des rythmes de rock), ses œuvres évoquent le désarroi d’une nature d’artiste aux prises avec la drogue, la violence, le sexe, et poursuivant sa quête d’un amour toujours fuyant dans un monde éclaté. Dans ses dessins, qu’il enchaîne parfois au jour le jour, comme un journal intime, figurent beaucoup d’animaux et de symboles.
Jouant sur son nom qui donne « galerie » en verlan, Rigal, toujours extrême dans ses passions et ses amitiés, a décidé récemment de devenir lui–même une galerie vivante d’art singulier en se faisant tatouer sur le corps des œuvres de ses artistes préférés : La femme qui pleure de Picasso, un dessin Dayak, tribu de coupeurs de têtes, sur un bras, un magnifique Stani Nitkowski, hommage à son père, gravé directement sur le cœur… Pour célébrer tous ses amis artistes, héros de la marginalité, il vient également de publier à compte d’auteur un fanzine de peintres autodidactes intitulé 2 Mains, la liberté !
Les créations d’Antoine Rigal sont régulièrement exposées. « L’Art en marche » a organisé une exposition des œuvres de l’artiste en 2009. Ses œuvres font partie du Musée de la Création Franche à Bègles, où des expositions lui ont été consacrées en 1996 et 2017/2018, du Musée de Laval, en 2014 et de La Coopérative-Musée Cérès Franco où il est régulièrement exposé depuis l’ouverture au public, en 2015.
In Art Brut et Compagnie, La Face Cachée de l’Art Contemporain, Laurent Danchin avec la collaboration de Véronique Antoine-Andersen et Martine Lusardy, Halle Saint-Pierre, La Différence, 1995