BIOGRAPHIE
Rosemarie KOCZY
Née à Recklinghausen, en Allemagne, le 5 mars 1939 et décédée à Croton-on-Hudson, aux États-Unis, le 12 décembre 2007.
Rosemarie Inge Koczy fut artiste, enseignante et survivante de l’Holocauste. Elle est connue pour ses nombreux travaux relatifs à la Shoah. Déportée en 1942 à l’âge de 3 ans, elle a survécu à deux camps de concentration, le premier à Traunstein (Dachau) et le second à Ottenhausen (Struuhof). En 1959, Rosemarie Koczy quitte l’Allemagne pour s’installer à Genève, en Suisse. Elle étudie à l’Ecole des Arts Décoratifs en 1961, où elle reçoit son diplôme avec mention, en 1965. Elle se marie, en secondes noces, avec le compositeur Louis Pelosi qu’elle rencontre au programme de la résidence MacDowell, en 1984. Rosemarie Koczy devient citoyenne américaine en 1989.
Elle créa une École d’art communautaire en dehors de Genève dans les années 70, à Croton-on-Hudson, dans l’état de New-York, où elle donnera des cours particuliers durant les vingt dernières années de sa vie. Après 1995, elle animera bénévolement des ateliers pour les résidents les plus âgés, ainsi que pour les résidents handicapés de Maple House. L’artiste et son mari compositeur a accueilli des rassemblements d’art et de musique durant de nombreuses années.
Elle eut deux expositions personnelles dans des musées de Genève (1970 et 1979) et produira plus de 70 œuvres tissées en quinze ans. En 1972, une rencontre fortuite, à Venise, avec Peggy Guggenheim conduit les deux femmes à lier une solide amitié. Peggy Guggenheim commandera, par la suite, plusieurs tapisseries à l’artiste. Elle fît également la rencontre de Thomas Messer, alors directeur du Solomon R. Guggenheim Museum. Au milieu des années 70, elle entreprend la réalisation de ses premières œuvres traitant de l’Holocauste. En 1980, Rosemarie Koczy accepte la bourse de la MacDowell Colony et commence la réalisation de dessins à l’encre et au stylo qui commémorent les victimes de la Shoah. On dénombre plus de 12 000 dessins à sa mort.
Dans les dernières années de sa vie, l’artiste insiste pour qu’ils soient montrés seulement accompagnés d’une déclaration en anglais, en français et en allemand. La déclaration commence ainsi : « Les dessins que je fais quotidiennement ont pour titre : « Je te tisse un linceul ». Ce sont des sépultures que j’offre pour ceux que j’ai vu mourir dans les camps. » Par la suite, elle réalisa des centaines de peintures, de sculptures sur bois et d’autres travaux commémorant les victimes de la Shoah. Elle a été la première femme bénéficiant du prix Francis Greenburger, choisie et présentée par Thomas Messer au Guggenheim, en 1986.
Le grand spécialiste de Goya, Fred Licht écrit sur son œuvre : « Les dessins de Koczy ont un aspect moral… On a l’impression qu’elle ressent le devoir de dessiner. Parce que le sentiment du devoir ne peut pas exister sans un sens de la responsabilité morale. »
Le critique de l’art brut, Roger Cardinal rappelle : « J’ai vu une fois l’accrochage de plusieurs douzaines de ces images au mur… La combinaison des images et la prolifération incessante de cette intense émotion suscitent un impact qui nous bouleverse franchement. »
Thomas Messer écrit aussi : « En fin de compte, l’art de Koczy nous parle à travers une autorité formelle et à travers des résolutions convaincantes ; son œuvre nous laisse dans un état de catharsis, d’élévation et d’espoir. »
Les œuvres de Rosemarie Koczy sont conservées dans des institutions : le Guggenheim (New York et Venise), l’Illinois Holocaust Museum and Education Center, le Milwaukee Art Museum, le Kupferberg Holocaust Center à New-York, la Collection de l’Art Brut à Lausanne (où elle inaugura, en 1985, l’annexe de la Neuve Invention de Jean Dubuffet), le Museum im Lagerhaus à Saint Galle, en Suisse, le Museum Charlotte Zander à Bonnigheim, en Allemagne, la galerie Miyawaki à Kyoto, la Kunsthalle Recklinghausen et le Mémorial de Buchenwald, en Allemagne, le Musée de la Création Franche à Bègles et La Coopérative-Musée Cérès Franco, en France, le Musée du Docteur Guislain à Gand, en Belgique et le Mémorial de l’Holocauste, Yad Vashem, à Jérusalem (qui accepta, en 2007, dans sa collection permanente la plus grande sculpture de Rosemarie Koczy, Déportation des enfants).
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