Mao TO-LAÏ

Né au Vietnam, en 1941 et décédé en France, en 2002.

La vie de Mao To-Laï est méconnue. Rendu sourd par les bombardements dans sa jeunesse, il arrive en France à l’âge de 18 ans, après s’être initié aux techniques du dessin à l’encre de Chine. Il rencontre alors d’autres artistes, Jacques Grinberg, Fernand Teyssier ainsi que la galeriste Cérès Franco.

Tous les traumatismes de cet expatrié qui a vécu les horreurs de la guerre du Vietnam se retrouvent dans ses dessins à l'encre de Chine. La peur transpire de ces scènes où les corps sont enfermés dans des boîtes, les yeux masqués, les bouches bâillonnées. Le trait est rapide, incisif, très proche de la caricature.

Il est exposé en France, au Brésil, en Allemagne, en Norvège. Cérès Franco lui consacre une exposition individuelle Encres de couleurs dans sa galerie en 1976 et présente ses œuvres lors d’expositions collectives (Les Chroniques de L’Œil de Bœuf 62-72, en 1973).

« Mao, l’angoissé, l’adolescent bombardé, là-bas dans les rizières, qui libère ses fantasmes, la terreur et l’horreur, déroule une sorte de litanie de l’absurde, peuple ses toiles et dessins de voyeurs-voyants pétrifiés sur place, par le spectacle contemplé à travers la géométrie glacée d’une fenêtre. Avec Mao, l’encre de Chine a des couleurs de sang muet, accusateur. Un peuple de monstres terriblement humains déploie leurs poses équivoques, sado-masochistes, érotico-cruelles. On plonge dans les abîmes, les abysses de l’être. Les dessins de Mao sont des électrochocs, des procès non terminés dont nous sommes tous les accusés. »

André Laude, 1975