Les Croqueurs d'Étoiles
Les Croqueurs d'Étoiles
DU 20 AVRIL AU 03 NOVEMBRE 2019
La Coopérative-Musée Cérès Franco, pour sa cinquième saison, revient avec l’exposition « Les croqueurs d’étoiles » sur un événement majeur du XXème siècle.
Le 20 juillet 1969, des centaines de millions de personnes assistaient en direct aux premiers pas de l’astronaute américain Neil Armstrong sur la Lune, consécration à la fois d’un rêve des hommes et de la volonté du président Kennedy d’afficher la puissance et la suprématie de l’Amérique des années soixante.
C’est pendant cette même décennie, alors que se prépare cette future conquête, que Cérès Franco commence à tracer son parcours de commissaire d’exposition en jetant des ponts entre le continent américain et la France, en découvrant de jeunes artistes talentueux qui viennent de l’abstraction pour aller vers le monde figuratif, s’inspirant de l’art populaire et s’appropriant la matière comme le fait alors Dubuffet avec la croûte lunaire.
C’est ce moment que la commissaire de l’exposition, Françoise Monnin, a voulu capter. Ce moment où ce prétexte de conquête spatiale, cet imaginaire autour du cosmos, préfigure pour de nombreux artistes de la collection Cérès Franco le passage de l’abstraction vers des univers figuratifs et fantasmagoriques.
Pour illustrer ce passage, elle confronte les oeuvres des artistes de la Collection, tels César, Corneille, John Christoforou, Jaber, Bengt Lindström, Michel Macréau, Yvon Taillandier et bien d’autres à celles de grandes figures de l’art brut :
- Anselme Boix Vives, ce porteur d’un projet utopique – le « plan de paix mondiale » – aux peintures fortement expressives et originales, où la figure humaine, aux traits souvent simiesques, se mêle à des végétations luxuriantes.
- Chomo, ce peintre, sculpteur, architecte, poète et compositeur dont le travail s’adressait aux « hommes de la terre remuée » et qui affirmait qu’il n’est pas instruit des hommes mais du ciel.
- André Robillard, celui qui a réalisé son premier fusil avec des objets de récupération (boîtes de conserve, ampoules usagées, pièces de bois récupérées, tissu...), « pour tuer la misère », et qui s’est mis à fabriquer des spoutniks, le symbole soviétique de la lutte pour la suprématie de la conquête spatiale.
L’installation inédite et majeure de l’artiste brut André Robillard sera le point d’orgue de l’exposition, avec son armée suspendue d’astronautes et ses soucoupes volantes au milieu de tous ces artistes qui ont tous, à leur manière, décroché la lune. Cette exposition démontre qu’au-delà d’une conquête scientifique, qui sera illustrée avec la présence d’authentiques pierres de Lune, les rêves demeurent et que cette quête poétique et presque existentielle de voyage dans l’espace est source inépuisable de création artistique pour tous ces « croqueurs d’étoiles » qui se sont emparés de la matière comme on s’empare des rêves.
« Ce monde, tel qu’il est fait, n’est pas supportable. J’ai donc besoin de la lune ou du bonheur, ou de l’immortalité, de quelque chose qui soit dément peut-être, mais qui ne soit pas de ce monde. » Albert Camus