Cette exposition inaugurale intitulée “En Grand Format“ joue sur la polysémie du mot.

En effet, devant le foisonnement et la richesse de la Collection Cérès Franco (plus de 1500 pièces et près de 250 artistes) et un lieu exceptionnel, il fallait faire une démonstration éblouissante, forte en émotion. Les choix de présentation permettent de découvrir 80 artistes et près de 500 pièces de la collection.

La Coopérative est un lieu atypique qui offre de grandes possibilités d’exposition : une grand luminosité, une hauteur de 14 mètres dans sa partie centrale, des alcôves latérales le long de la nef centrale et à l’étage. Le bâtiment, par sa forme rectangulaire, permet au visiteur d’embrasser d’un seul regard l’ensemble dès l’entrée.

Face à la monumentalité du lieu, Dominique Polad-Hardouin, commissaire de l’exposition, a pris le parti de travailler d’abord la scénographie avec l’aide de Nicolas Brisset, et moins de se laisser guider par les catégories ou les familles artistiques. Un choix qui se justifie au regard du moment, du lieu et aussi d’une collection éclectique. En effet, les artistes de la collection Cérès Franco appartiennent à des tendances ou à des histoires différentes mais ont en commun l’œil qui les a rassemblés, celui d’une Brésilienne qui a regardé la création de la deuxième partie du XXème siècle avec gourmandise et sans a priori. Tous ces artistes partagent un imaginaire débridé, puissamment coloré. Ils sont majoritairement proches d’un art spontané, naïf, brut, hors les normes, ou bien se réclament d’une nouvelle figuration qui renoue avec l’expressionnisme.

Le visiteur se laissera guider par un dialogue entre les uns et les autres. Il va donc découvrir des œuvres qui appartiennent à différentes familles (art populaire, art naïf, art brut, art singulier, CoBrA, nouvelle figuration…). Sachant que chacune de ces appellations peut être fluctuante, selon les pays ou les critiques d’art mais les œuvres sont volontairement entremêlées pour laisser place avant tout à l’émotion, au choc visuel.

L’espace central est réservé aux toiles de très grand format et aux sculptures. Latéralement, le bâtiment a gardé quelques alcôves, vestiges de sa première utilisation (anciennes cuves à vin).

Ces alcôves ou “grottes“ pour certaines, offrent la possibilité de coups de projecteur sur des artistes spécifiques ou sur des thèmes.

Au rez-de-chaussée, deux “grottes“ :

• l’une dédiée au travail de nombreux céramistes ou sculpteurs ;
• l’autre aux ex-voto brésiliens.

A l’étage :

• une alcôve est consacrée à Stani Nitkowski,
• une à Jaber, - une à Jean-Marc Gauthier,
• une à Joanna Flatau.

Les dernières alcôves réunissent les artistes autour d’une famille artistique, l’une pour les artistes “Naïfs“, l’autre pour les “Singuliers“ ou les "Bruts".

Et bien sûr le voyage se termine par un portrait de Cérès Franco grâce à la vidéo réalisée par sa petite fille Clémence Hardouin (coproduction Senso Films et TV Sud, 2014)