BIOGRAPHY
Fernand TEYSSIER
Né à Paris, en France, en 1937 et décédé à Paris, en France, en 1988.
Fernand Teyssier est avant tout un autodidacte dont l’origine de l’inspiration et de la peinture est à chercher dans son parcours de vie bien plus que dans une formation traditionnelle en école d’art. Il expérimente la peinture dès 1960 à travers des œuvres sombres, grotesques et nourries d’expressionnisme. En parallèle, il amorce un travail de graveur avec des miniatures ciselées et corrosives sous le regard bienveillant de Jean Delpech (Biennale de Paris, Salon de la jeune peinture). Il fréquente l’Atelier de La Grande Chaumière et présente lors de sa première exposition personnelle à Copenhague, en 1965, à la galerie Frie Udstilling, toute une série de toiles saisissantes aux sujets mutilés sur fond rouge.
De 1967 à 1973, il s’oriente vers une période Pop Art, se prêtant au détournement d’images publicitaires avec un esprit très provocateur (nombreuses expositions de toiles, assemblages et sérigraphies en France et en Allemagne). C’est en 1973, après un long séjour à l’étranger qu’il va puiser une nouvelle inspiration, teintée d’exotisme. Une mutation radicale est en train de s’opérer dans son travail. Quelques années plus tard, il rencontre Cérès Franco et débute une collaboration avec la galerie L’Œil de Bœuf. Sa première exposition dans cette galerie a lieu en 1977. Puis, incarcéré à la prison de la Santé, il profite de cette réclusion temporaire pour travailler sur une nouvelle série : les natures intérieures. Il participe régulièrement de 1981 à 1987 aux salons de Mai, Figuration Critique, Comparaisons, où il côtoie Monory, Arroyo, Cueco sans jamais totalement se revendiquer des grands courants contemporains d’alors. Il a gardé de ses premières années la curiosité pour les œuvres des grands maîtres et va instaurer un dialogue à travers leur détournement, on voit apparaître sur ses toiles des personnages issus de l’univers d’Arcimboldo, de Da Vinci qui constitueront en quelque sorte la base de ses « foules angoissées ». Il revisite Goya, jongle avec Manet et Géricault, rend hommage à Van Gogh… Autant de clins d’œil qui ne vont cesser de ponctuer son travail. Franc-tireur, il continue son questionnement sur la représentation formelle des rêves, fragmentant ses sujets parfois jusqu’à l’excès, frôlant l’abstraction géométrique. Sa dernière série, en 1986, s’inspire des poèmes de Francis Ponge. En 1988, il décide de mettre fin à ses jours.
Ses œuvres ont été exposées de nombreuses fois en France et à l’étranger, à l’occasion d’expositions personnelles - notamment à la galerie L’Œil de Bœuf de Cérès Franco, en 1977 et 1984, à la galerie Press à Constance, en 1970, à la Maison de la Culture d’Amiens, en 1973, à la galerie La Lucarne à Paris, en 1982, à la Halle Saint-Pierre à Paris en 2012, à la galerie Montparnasse à Paris, en 2016 - et collectives, entre autres à la Biennale de Paris en 1965 et 1967 et à la galerie Kaléidoscope, à l’occasion de ROSE(S) 7 peintres de 1960 à nos jours, aux côtés de Jacques et Ilya Grinberg, Maryan, Tereza Lochmann, Quentin Derouet et Mao To-Laï, en 2020.